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Notre
manière
de travailler
Latitud
Sur se donne pour objectif de contribuer au
renforcement des entités collectives :
communautés, conseils de chamans, organisations
autochtones. Ainsi, nos interlocuteurs sont
invariablement des groupes de personnes au service
des populations autochtones. Pour nous, le défi
primordial est de réussir à maintenir une cohésion
sociale en territoire indien. Celle-ci passe par
le respect et la valorisation des identités
culturelles et de la biodiversité. Aussi, nous
nous opposons à toute tentative d’acculturation
forcée, de folklorisation, de biopiraterie ou de
création de réserves autochtones de type
naturalistes.
![]() Convaincus que l'interaction entre peuples est la garantie d’un respect mutuel et de la paix, nous réalisons des échanges Nord/Sud qui permettent aux leaders autochtones ou aux chamans de voyager pour promouvoir leur culture en Europe. Nous organisons également des voyages de tourisme solidaire avec des groupes d’européens dans des communautés pour qu’ils puissent partager de manière authentique la vie quotidienne des indiens. Dans ces voyages, nous nous efforçons de montrer la réalité telle qu’elle est, avec ses problématiques, incohérences et opportunités. Nous ne voulons pas tomber dans les stéréotypes idéalistes du « bon sauvage ». Limites et risques de nos actions Nous
rencontrons plusieurs obstacles dans le
développement de nos actions.
D'une part, nous remarquons que malgré la diversité de nos projets, celui qui est le plus visible et contesté est la venue d'Européens en Amazonie à la recherche d’immersion chamanique. Le choc culturel est plus important qu’au premier abord. La majorité des étrangers arrivent propulsés par des rêves de guérison instantanée, de spiritualité alternative et idéalisent les indiens. La réalité autochtone avec ses coutumes, ses difficultés économiques actuelles sont à mille lieues du monde dont rêvaient ces personnes à leur arrivée, ce qui produit incompréhension et malentendus. En outre, dans le monde moderne, il est normal que les autochtones cherchent des voies alternatives de profit (écotourisme, écoles ou centres de chamanisme) pour préserver à leur manière leurs territoires et leur indépendance. Mais l'opportunisme local et les risques de dérive qu'il entraîne nous préoccupent : charlatanisme, générations de nouveaux « jeunes chamans urbains », escroqueries, aspects commerciaux favorisés au détriment des références culturelles, jalousies entre indiens, etc… C'est pourquoi nous essayons toujours d'évaluer les impacts positifs et négatifs de nos projets et voyages, d'être générateurs d'un développement positif en préservant les autochtones d'un néo-chamanisme occidentalisé, sans racine authentique. Notre implication avec les chamans Nous
sommes convaincus que les chamans, en tant que «
gardiens du savoir », à travers leur rôle social
dans les cultures autochtones, peuvent être le
ciment nécessaire qui permette à ces peuples de
vivre le processus d'intégration au monde
globalisé sans rompre brutalement avec leurs
pratiques traditionnelles. Gardiens de l'équilibre
dans les relations familiales et communautaires,
connaisseurs de leur territoire et du fragile
équilibre des ressources naturelles, sensibles aux
effets produits par l'intégration culturelle, les
chamans peuvent prendre le rôle de conseillers
raisonnables et prudents des représentants
politiques et institutionnels et peuvent ainsi
devenir les régulateurs du changement.
Dans les objectifs que nous nous fixons, nous
pouvons citer :
Accompagner les chamans dans les processus de défense et de valorisation de leur travail : Nous
appuyons la création de conseils de chamans pour
favoriser leur représentativité, leur légitimité
et leur voix dans la société civile. De même, nous
prenons une attention particulière dans la
transmission des connaissances et des valeurs
ancestrales aux jeunes générations afin de
conserver ce savoir millénaire.
Servir de pont dans les relations entre autochtones et occidentaux : Pour
éviter des projections idéalistes des deux côtés,
nous cherchons à nuancer l’image que chacun a de
l’autre. En immergeant des occidentaux dans le
monde autochtone, nous désirons leur permettre de
mieux comprendre les cultures dont ils partent à
la rencontre, et ainsi mieux les respecter et les
protéger. Ce petit pas est à sa manière une
contribution au changement des consciences dans le
monde occidental en ce qui concerne notre relation
à la nature et l’équilibre écologique.
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